Devenez un pro de la cueillette de plantes sauvages en Auvergne
Le relief de l’Auvergne offre des conditions idéales pour découvrir et s’initier à la cueillette des plantes sauvages et comestibles. A portée de main, ces plantes sauvages sont abondantes et procurent un vrai plaisir de tous les sens ! En Pays d’Issoire, les chefs de nos restaurants les utilisent de plus en plus dans leur cuisine pour proposer à nos papilles des saveurs toujours plus étonnantes et singulières.
Même si vous n’y connaissez rien, vous verrez qu’il est très facile de reconnaître rapidement entre 5 et 10 plantes. Pour commencer, voici déjà 9 plantes sauvages et comestibles très communes que vous trouverez à coup sûr dans toute l’Auvergne avec des idées de recettes testées et approuvées par l’auteure de cet article !
1° Le pissenlit, l’incontournable
Abondant au début du printemps, le pissenlit est une plante sauvage très facile à reconnaître et présente à peu prés partout. On trouve dans toute l’Auvergne des champs remplis de pissenlits.
On consomme les jeunes feuilles en salade. Pour une salade de pissenlits à l’auvergnate, il faut laver et essorer vos feuilles de pissenlits puis y ajouter des cerneaux de noix, des morceaux de fourme d’Ambert et des lardons préalablement grillés. Par dessus, vous ajouterez une bonne vinaigrette à l’huile de noix. C’est juste délicieux !
Avec les fleurs, on peut aussi faire une gelée au doux goût de miel, la cramaillotte.
2° Le plantain, l’arme fatale des piqûres
Identifiez bien cette plante sauvage car on la trouve partout et elle est très pratique ! Si vous vous faites piquer par des orties ou un insecte lors de vos balades en Auvergne, frottez une feuille contre la piqûre, Cela apaisera presque immédiatement le mal.
En cuisine, on peut aussi manger ces jeunes feuilles. Les épis floraux se mangent également, ils ont un drôle de goût de champignon.
Ici, on aime bien la recette des galettes de pomme de terre au plantain. Il faut une bonne poignée de jeunes feuilles de plantain lavées et hachées. Prenez 6 pommes de terres, râpez-les finement avec un oignon. Ajoutez 2 cuillères à soupe de farine, 1 œuf et le plantain. Façonnez des galettes d’1 cm d’épaisseur et faites les frire dans l’huile 10 mn de chaque côté.
3° L’ortie : la reine des plantes sauvages
On ne présente pas l’ortie, tout le monde sait la reconnaître, ne serait-ce que pour éviter de se faire piquer ! Cette plante plutôt mal aimée à cause de son pouvoir urticant est pourtant l’une des plantes les plus plébiscitées par les cueilleurs. Riche en fer, en vitamine C, très nutritive, l’ortie possède 1000 vertus et bienfaits.
Pour la cuisine, on cueille (muni de gants) les 4 premières jeunes feuilles.
Ramassez-en quelques poignées et essayez pour commencer la soupe d’ortie, le goût de cette soupe est d’une grande délicatesse. Il faut faire revenir 2 ou 3 pommes de terres coupées en cube, un oignon haché et couvrir à peine d’eau. Laissez mijoter. Quand les pommes de terres sont cuites, on ajoute les poignées d’orties et on laisse cuire encore 2 minutes. Avec un peu de crème à la fin, c’est encore meilleur.
Pour aller plus loin, vous pouvez tester les gaufres aux orties, même les enfants en raffolent. Pour cela, il vous faudra 2 grosses poignées d’orties. Vous mélangerez 250 g de farine avec 25 cl de lait, 50 g de beurre fondu et 2 œufs. Vous ajouterez ensuite sel, poivre et 75 g de gruyère ainsi que les orties préalablement revenues. Faites cuire quelques minutes au gaufrier et servir bien chaud.
4° L’alliaire, à la douce odeur d’ail
Une bonne odeur d’ail se dégage lorsqu’on frotte la feuille, d’où son nom…l’alliaire. On la trouve dans les lieux ombragés ou les terrains frais. Il ne faut pas la cuire car l’odeur d’ail disparaît à la cuisson. Par contre, on peut ajouter quelques feuilles hachées à la salade ou préparer du beurre d’alliaire. Pour cette recette, il vous faut une poignée de feuilles d’alliaire (lavées et séchées). Mixez-les puis ajoutez le beurre, mixez de nouveau (mais pas trop longtemps). Placez ensuite au réfrigérateur pendant 12 heures. A tartiner sur des tranches de pain grillées avec des lamelles de radis. Une recette de printemps par excellence !
5° L’ail des ours, la plante sauvage à cuisiner absolument
Cette plante sauvage pousse en mars, avril dans les bois. Elle ressemble au muguet mais on la dissocie très facilement grâce à l’odeur… d’ail. Cette plante est facile à cuisiner et vraiment savoureuse. On peut bien sûr faire du pesto, mais aussi des tartes, soupes ou gratin.
Ici, tous les ans, on cuisine un fondant à l’ail des ours qu’on adore. Mélanger 3 œufs 25 cl de lait, 10 cl de crème fraîche, 50 g d’emmental râpé, 2 bonnes poignées d’ail des ours lavées et hachées. Au fond d’un plat à tarte, mettre 2 ou 3 tranches de jambon, mettre par dessus les feuilles d’ail des ours lavées et hachées puis ajouter la préparation. Faire cuire 25 mn à 180 C°.
Pour les conserver plus longtemps, on peut les faire sécher au four (à 70°c porte entrouverte) et les réduire en poudre. Cela agrémentera vos plats le reste de l’année.
6° La bourrache, embarquez pour les bords de mer
La plante pousse dans les jardins, près des habitations et dans des terrains incultes. Lors d’une balade, goûter la petite fleur violette, vous serez étonné de retrouver le goût d’huître. Ramassez ensuite quelques fleurs pour l’ajouter à votre salade du soir. Plaisir des yeux et du palais en perspective !
7° La pimprenelle, la plante poétique
Doté d’un joli nom, cette plante sauvage pousse dans les terrains secs, les prés et les bords de chemin. Goûter une feuille, il est fort probable que cela vous rappelle le concombre. En cuisine, vous pouvez ajouter quelques feuilles pour donner du goût à vos salades.
Autre idée, la sauce au fromage blanc et à la pimprenelle. Prenez quelques cuillères à soupe de fromage blanc (ou de yaourt), ajoutez les feuilles de pimprenelle légèrement coupées, une gousse d’ail haché, du sel, du poivre et une cuillère de moutarde. La sauce est parfaite pour tremper carottes ou radis à l’apéro.
8° La grande berce
On la trouve au bord des chemins et dans les prairies fraîches. Au printemps, on cueille les feuilles et les jeunes pousses (qu’on appelle patte d’ours). Attention à ne pas la confondre avec la berce du Caucase. Évitez également les expositions au soleil après utilisation de la plante qui est photosensible.
Le goût des jeunes pousses est très fin. Pour en profiter pleinement, on peut cuire les jeunes pousses de berce à l’eau et les servir assaisonnées de sel et de beurre en accompagnement d’une viande ou d’un poisson.
9° L’achillée millefeuille
On trouve aussi très facilement cette plante. Dotée de multiples vertus médicinales, elle est incontournable pour ceux qui s’intéresse à la phytothérapie. Son nom vient d’Achille. Le héros grec s’en servit pour panser un roi blessé au cours d’une bataille.
On peut agrémenter une salade avec les jeunes feuilles fraîches d’achillée ou préparer une omelette à l’achillée millefeuille. Pour cela, ébouillantez les feuilles, égouttez-les et hachez-les finement puis mélangez avec le reste de la préparation
Quelques conseils de cueillette pour finir
- Ne jamais manger une plante sauvage que vous ne connaissez pas.
- Cueillir dans des zones préservées de pollution (ne pas ramasser en bord de route, de champs traités, dans des endroits souillées par des déjections animales) et autorisées
- Si la tige se casse entre votre pouce et index, cela signifie que vous ne pouvez pas la manger
- Eviter de ramasser une plante sauavage isolée
- Cueillir de préférence le matin de bonne heure
Retrouvez ici nos itinéraires de randonnées pour allier plaisir de la cueillette et découverte de beaux paysages. Et maintenant, on vous souhaite de belles balades à la découverte des plantes sauvages d’Auvergne !