Square René Cassin à Issoire, fenêtre sur…

Fenêtre sur Auvergne Pays d’Issoire est une invitation à entrer dans le paysage. Découvrez comment la géologie, l’histoire, les activités humaines, la faune, la flore ont façonné nos paysages. Une invitation à prendre le temps de contempler…

Un quartier historique

Edifice remarquable au cœur de la cité d’Issoire, l’abbatiale Saint-Austremoine est l’héritage d’un important établissement religieux qui occupait jadis ce quartier. L’origine de cette abbaye bénédictine reste imprécise. Les textes nous apprennent cependant qu’elle aurait été investie par des religieux fuyant les invasions normandes au Xème siècle.

La construction de l’abbatiale remonte au XIIème siècle lors d’une importante campagne de travaux.

Voici une vue de cet ensemble monastique tel que vous auriez pu le voir au XVIIème siècle avec les bâtiments monastiques organisés sur l’actuel parvis Raoul Ollier et l’église abbatiale :

Le monastère, haut lieu de pouvoir, connait ensuite une période de déclin. Les guerres de religion du XVIe siècle, violentes à Issoire, touchent particulièrement l’abbaye et ses moines. L’église résista à cette sombre période.

Un chevet remarquable (1)

L’édifice est principalement construit en arkose blonde et grise qui offre une grande variété de teintes bien visibles sur le chevet. Ce dernier possède une forme pyramidale typique de l’art roman auvergnat. Un riche décor sculpté et réhaussé de mosaïques se développe sur cette partie sacrée.

La présence des 12 signes du zodiaque sur un bâtiment religieux peut étonner. Cependant il n’est pas rare de réinterpréter des symboles païens et d’en faire un message chrétien sur un édifice religieux. Le cycle zodiacal symbolise les saisons, le temps qui passe et qui rythme les occupations humaines illustrant les relations entre l’humain et le divin.

Un treizième médaillon, représentant un griffon, soulève de nombreuses interrogations quant à son emplacement d’origine et sa datation.

Un bâtiment mutilé…

Le clocher (2) exprime à lui seul les nombreux traumatismes et remaniements vécus par l’édifice. A la fin du XVIIIème siècle l’abbatiale est très mutilée. La tour centrale, détruite, sera reconstruite au cours du XIXe siècle.

L’église Saint-Paul, qui lui faisait alors face fut détruite en 1804, en raison de son état très dégradé et de sa proximité avec l’abbatiale Saint-Austremoine.

Ci-dessus, l’Eglise d’Issoire d’après une aquarelle du XVIIIème siècle.

… mais remanié et restauré

En 1834 l’attention est attirée sur l’état du monument et sa restauration est décidée en 1835. Elle sera confiée à l’architecte de la ville d’Issoire M. BRAVARD ainsi qu’à M. MALLAY architecte à Clermont-Ferrand. Cette restauration, dont les travaux ont duré jusqu’en 1860, a profondément marqué l’édifice. Ils ont participé à sa transmission et lui ont donné la forme qu’on lui connait actuellement avec une campagne de dégagement la désolidarisant des bâtiments monastiques.

 

Prosper Mérimée, dans une visite à Issoire en 1837 saluera le travail réalisé sur le monument :

« J’éprouve un vif plaisir à vous annoncer, Monsieur le Ministre, qu’aujourd’hui l’église d’Issoire n’est plus exposée à de pareils outrages. Les réparations, auxquelles vous avez bien voulu contribuer, ont été exécutées avec intelligence par M. Bravard, architecte de la ville […]

Si l’on considère que M. Bravard n’avait pour exécuter ces travaux que les ouvriers de la ville, qu’il a dû former lui-même et surveiller de manière à ne pas leur permettre de donner un seul coup de ciseau d’après leur routine, le résultat obtenu paraîtra bien plus extraordinaire. Je ne dois point oublier les soins et le zèle déployés, à cette occasion, par M. Triozon, maire d’Issoire. Plus que personne, il a contribué à ouvrir les yeux de ses concitoyens sur l’importance de leur église, et la sage économie qu’il a su apporter dans l’administration des dépenses lui a permis de pousser les réparations beaucoup plus loin qu’on n’aurait osé l’espérer.« 

L’abbatiale est dès lors classé Monument Historique sur la 1ère liste de 1840.

Il faut attendre notre époque pour entamer une nouvelle campagne de restauration d’ampleur des façades et toitures entre 2016 et 2019. Tous ces travaux de restauration ont participé à l’histoire architecturale et décorative de l’édifice. Chaque époque apportant ainsi sa contribution pour permettre au monument de garder sa place centrale au cœur de la ville d’Issoire.

 

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